7 décembre 08 / 4 janvier 09
Le Cercle d’Art Contemporain du Cailar présente la seconde édition de décembre en photo avec cette année Josef Koudelka et Lionel Roux, deux artistes photographes adeptes du noir et blanc dont les œuves sont ici en lien avec ce territoire et d'autres ailleurs.
Josef Koudelka présente la série « Camargue » réalisée en 2006 pour le Conservatoire du Littoral. Originaire de Tchécoslovaquie, Josef Koudelka est l’un des plus importants photographes contemporains. Son travail sur l’invasion de Prague en août 68 par les troupes du pacte de Varsovie, publié anonymement aux Etats-Unis, a reçu le prix Robert Capa. Il a réalisé sur une longue période un travail puissant sur le peuple gitan. Apatride longtemps, il vit aujourd’hui en France où il a été naturalisé. Membre de l’agence Magnum depuis 1971, il a notamment exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de New-York ou encore aux Rencontres d’Arles pour une rétrospective 2002, à Mexico, Prague, Athènes, Londres...
Lionel Roux, issu d’une famille de bergers de la Crau depuis cinq générations, réalise depuis quinze ans un travail sur la transhumance, ses rites, ses paysages, ses hommes, ses femmes aussi et les troupeaux, dans la région, dans les pays limitrophes, dans l’Est de l’Europe, en Grèce, en Ethiopie, en Afrique du Sud. Il effectue au Cailar sa première exposition en compagnie d’un artiste qu’il considère comme son maître. Ce travail sur la transhumance sera présenté aux prochaines Rencontres d’Arles en 2009 et fera l'objet d'une édition chez Actes Sud.
La Camargue appartient à ces géographies envoûtantes qui ne cessent d’attirer peintres et photographes.Que Josef Koudelka, maître du format panoramique et virtuose du noir et blanc, ait souhaité fixer ces espaces sauvages semble aller de soi. En Camargue, l’horizontalité est une architecture : elle ordonne et régit les manières de voir et de percevoir et il semble vain de tenter de lui échapper. La vision de Koudelka déploie cette expérience singulière. En outre, comme dans ses travaux les plus célèbres (Gitans, Exils, Chaos), une dimension qu’on a pu qualifier de métaphysique s’installe ici de manière entêtante : lagunes, marais salants, sentes et sables mêlent leurs essences, leurs textures.
Pour qui croit connaître ou reconnaître la Camargue, les photographies de Josef Koudelka sont une invitation à en percevoir ce que la photographie exprime rarement : l’espace d’un silence.
Benoît Rivero
Au commencement, il y a la route où s'étire le fil des racines familiales entre Provence et Alpes. La route, ou plutôt les routes, celles de la transhumance, ce voyage qui depuis des siècles emmène deux fois l'an hommes et troupeaux par-delà les terres. Mon cheminement artistique, mon itinérance de photographe n'ont eut de cesse d'interroger l'épaisseur de cette culture pastorale et transhumante. Il ne s'agit pas d'une quête de racines (dont les nomades ne s'embarrassent pas), mais plutôt d'une exploration quasi-ethnographique de ce qui s'efface peu à peu : la trace des trajets pastoraux, le monde des bergers méditerranéens et africains. Ma démarche photographique puise ses sources dans la culture ancienne mais très fragilisée, de la civilisation pastorale. Elle s'ancre dans une histoire de traits, de lignes et de limites qui constituent et balisent le territoire. Lionel Roux
Programmation : jean-marie bénézet
PRATIQUE
du 7 au 14 décembre, le vendredi, samedi, dimanche, ouvert de 14h à 18h
du 19 décembre au 4 janvier, tous les jours de 14h à 18h. (fermé le jeudi 25 décembre et le jeudi 1° janvier)
entrée libre
Commentaires